De retour pour la 3ème fois au Maroc pour un trek dans le Djebel Saghro , mais cette fois , un peu plus au Sud du côté de Ouarzazate, où nous atterrissons enfin après un « petit » évènement d’incompréhension sur notre réservation sur le vol entre la Royal Air Maroc et l’ucep.
Nous avons donc quitté par un matin frisqué et de gel la piste d’Orly pour rejoindre une région plus chaude où un soleil « ravageur » à frapper notre peau sortant de l’hiver, et qui n’était plus habituée à cet astre.
L’arrivée en avion sur Ouarzazate , nous permit de contempler la chaîne du Haut Atlas enneigée à nos pieds mais aussi les vallées verdoyantes se nourrissant des neiges du Haut Atlas encaissées dans des montagnes arides.
La descente vers l’aéroport se fit avec quelques turbulences dues aux vents et aux thermiques, qui nous accueilleront sur le tarmac. Les vestes utiles avant le décollage, étaient maintenant de trop et embarrassantes.
Après les modalités douanières habituelles, nous fîmes connaissance avec notre guide pour la semaine en la personne de Moustapha, ce qui permit également de cerner les personnes constitutives du groupe avec un ratio au 1/3 masculin
Destination maintenant vers notre hôtel pour 1 nuit, avant le départ pour ce que l’on est venu chercher.
Petite sortie en groupe, au restaurant indiqué par notre guide et réservé par celui-ci aux « 3 Thés » non loin de l’hôtel, dans lequel, nous dégustons notre 1ère Tajine Marocaine, avant les bons repas préparés par notre cuisto Brahim, ce qui sera pour moi la 2nd fois, puisque après ceux servis durant le trek du Toubkal, il y a 2 ans par lui-même.
L’hôtel « La Palmeraie » où nous résidons est de bonne prestation, avec une piscine pour s’y baigner pour les plus courageux.
Levé tranquille et prise d’un petit déj’ au bord de la piscine sous une chaleur douce qui s’oppose à la matinée précédente. Petit déjeuner copieux avec des galettes style crêpes mais plus épaisses, aérées et assez huileuses, agrémentées d’un étalement léger de miel.
Confection des sacs et du regroupement vers les bus à destination de notre départ en trek.
Après un petit voyage de 3 h de bus, durant lequel, nous frôlons la Vallée des Roses, nous empruntons un bout de piste vers la maison de l’équipe des muletiers qui nous attendent.
Nous y prenons notre 1er repas confectionné par notre cuistot qui en étonne plus d’uns et d’unes par la présentation de ces plats. C’est également le début de nos repas sur matelas en mousse et assis en tailleur, ce qui n’est pas des plus faciles pour des grandes jambes peu habituées à se plier à ce genre de contorsion.
Après une sieste de coutume, il va être l’heure de remettre ses chaussures de marche et de fouler le sol Marocain en direction de notre semaine dans le Massif du Djebel Sarhro.
Nous partons donc sur une terre semée de pierre sous un soleil chaud mais supportable du fait du vent qui nous ventile, et ne nous fait pas ressentir la force de ces rayons.
Cette semaine sera agrémentée de passages dans des villages de quelques maisons autour desquelles les habitants se sont efforcés à canaliser l’eau pour irriguer des parcelles de terre arable pour y faire pousser des arbres : amandiers, oliviers, figuiers, noyers, palmiers mais aussi des légumes pour les Tajines, et des céréales pour les galettes de pain. A cette saison, la végétation est de couleur verte tendre et les arbres fruitiers sont en fleurs roses écarlates (amandiers) ou tendres (pommiers).
Nous avons aussi la chance de voir des oueds non asséchés qui s’écoulent venant du Haut Atlas voisin.
Passé ces havres de verdure, nous repartons dans la montagne aride où ne pousse que quelques buissons épineux broutés soit par des troupeaux de chèvres gardées par leurs bergères berbères ou quelquefois par des chameaux.
Cette après-midi de marche, nous permet de nous familiariser avec ce nouvel environnement assez singulier.
Et nous atteignons en fin d’après–midi notre campement près d’ Ichamra à 1600 m d’altitude qui a déjà été monté par l’équipe de muletiers, et où nous sommes accueillis par un thé à la menthe bien chaud et sucré avec quelques biscuits secs. Ils ne nous restent plus qu’à monter les tentes individuelles avec plus ou moins d’assurance et de connaissance dans le montage pour certains.
1er Repas confectionné par Brahim avec bien sûr un lot important d’oignons comme d’accoutumé.
1er ciel magnifiquement étoilé dans le Sarhro
J2 : Ichamra (alt :1600m) – Tagmout (alt : 1750m)
6h de marche, dénivelé : +350m / -200m
Une belle journée en perspective, avec un réveil matinal à 6 h 15, petit déj’ à 7 h et départ à 8 h.
Comme chaque matin, en attendant les premiers rayons de soleil, l’air est frais et le petit vent assez froid même, qui oblige à porter la veste chaude, mais dès l’apparition de l’astre, ces rayons aussitôt chauffent l’atmosphère, et nous prenons le petit déjeuner tous ensemble sur la tapis et les matelas mousse en pleine nature.
Notre journée sera composée dans la matinée d’une montée jusqu’au col du Tizi N’Tagmout (alt : 1954m) et d’une descente vers notre point de repas dans la vallée de l’autre côté. L’après-midi étant plus simple, se présentant comme une liaison plus ou moins plate jusqu’à notre campement du soir
Notre départ se faisant sur une élévation constante mais de faible déclivité, pour atteindre le pied du col où nous nous engageons sur un sentier semblable à un sentier de montagne, c'est-à-dire zigzaguant et étroit pour un seul randonneur, ce qui nous obligera dans la montée à nous arrêter et nous écarter pour laisser passer notre caravane de mules chargées comme des « mules » (on sait maintenant d’où vient cette expression) et leurs muletiers.
Nous rencontrons durant cette montée des troupeaux de chèvres et de moutons encadrés pour la plupart du temps par des bergères Berbères, et quelques petits vendeurs d’amulettes et autres trucs à touristes, bijoux, châles, et qui arrivent dont on ne sait où.
Les 1ers coups de soleil se font sentir.
Nous franchissons un 1er col, puis une vallée nous tend les bras pour atteindre notre Col, mais celle-ci sera en faite couper par une gorge que nous traversons et dans laquelle de jolies photos ont été prises, mais sans la couleur rose des Lauriers qui ne le seront que dans 1 mois environ.
Le Col franchit nous descendons donc vers notre lieu de repas à l’ombre, avec la sieste en prime. Nous avons la visite d’une mère et de ses 3 petits enfants, dont l’un vient vers nous rencontrer, enfin plutôt Moustafa, qui lui le comprend, et qui en fait, a eu ne morsure de chien à la fesse, et demande à ce qu’on lui soigne cette morsure avec un antiseptique et un joli pansement tout propre, juste un peu d’aide.
Suite à cet arrêt, nous reprenons notre marche en milieu d’après-midi sous un soleil moins puissant qu’affectionneront la plupart d’entre nous, ainsi qu’un petit âne perdu dans ce paysage.
Ce soir, la baignade est autorisée, un point d’eau étant encore présent dans des gorges juste à côté du campement. Il faut aussi trouver un endroit caché du public dans cet environnement dénudé de végétation pour …..
Encore une journée qui commence par l’attente du soleil en ce matin, afin de prendre notre petit déj’ au soleil et au chaud.
Les lumières du matin sont assez exceptionnelles, pleine de pureté, limpide, ce qui permet de prendre de magnifiques photos avec ce ciel d’un bleu profond.
Comme nous sommes dans le Djebel Saghro, nous commençons cette journée par une montée, qui surplombe une ancienne bergerie et son bassin d’eau qui irrigue ce petit oasis.
Nous traversons ensuite un défilé de gorges où à la sortie, nous retrouvons des bergères et leur troupeau de chèvres disséminé sur le flanc entier de la montagne, qu’elles parcourent avec beaucoup d’aisance tout en nous contournant d’assez loin.
Une rencontre toutefois banale et insolite avec une mobylette du « Tonton du Bled », sur la piste, nous rappelle que partout le modernisme et la société de consommation avance.
Nous traversons un joli petit village avec son minaret, et ses maisons en pisée qui est un amalgame de terre et de paille avec un soubassement de pierre dans cette partie du Saghro aux environs de 1700 m qui caractérise les régions de montagne.
Ce village semble être un havre de paix avec ces cultures en terrasse, ses plantations d’arbres et sa fraîcheur.
Passé ce village, nous empruntons une piste carrossable en fond de vallée, qui nous mène à notre repas du midi toujours à l’ombre dans la verdure si rare dans ces paysages.
Une sieste et nous voilà reparti dans cette vallée, qui débouche pour nous envoyer vers un plateau aride que nous traversons en fin d’après-midi et rejoindre notre campement.
Un petit coup de fil en France et hop , maintenant quelques photos du coucher de soleil orangé sur les murs qui nous entourent, un bon repas et quelques jeux dont le loup-garou , un incontournable de l’ucep et d’Isa.
J4 : Tifdassine (alt : 1200 m) – Igli (alt : 1650 m)
5 h 30 de marche, dénivelé : +700 m / -250 m
Ce matin, la journée s’annonce comme les précédentes, c'est-à-dire ensoleillée et agréablement chaude.
Petit déj’ et départ pour une région différente par ces montagnes dressées, tel le grand canyon avec soit des pitons rocheux ou des massifs arasés avec de fortes pentes, nous marchons sur des plateaux aux dimensions ressenties comme infini.
Nous faisons la rencontre une nouvelle fois avec des enfants qui viennent à notre rencontre, la plus grande de 6-7 ans porte sur son dos à travers la montagne son petit frère de 3-4 ans, qui souffre d’une grosseur à la mâchoire et dans le coup qui l’empêche d’ouvrir normalement la bouche. Après le constat, que faire, lui donner un antibiotique, un antalgique, quel est son infection, son âge. Il faut leur dire que leurs parents doivent emmener leur petit frère au dispensaire le plus proche.
Notre guide Moustafa, nous explique que leurs parents nomades n’ont pas les moyens de s’absenter de leur campement pour l’un, et d’emmener cet enfant à des kilomètres de là, et laisser le reste de la famille seule, et que cela leur ferait beaucoup de frais de transport et d’hébergement, même si les médicaments étaient prescrits à titre gratuit pour les premiers, et que dans leur culture, si cela doit arriver, ce n’est que le destin, ce moment est assez éprouvant à entendre en voyant ce petit garçon.
Avec bien sûr, quelques points de verdure cultivés, ici et là, qui nous rappellent que l’homme s’adaptent assez bien à son environnement parfois assez hostile.
Nous empruntons le lit d’un oued sec, où quelques palmiers se sont élevés ainsi que des lauriers à la taille de buisson – arbuste, pour en sortir et par une montée jusqu’à un petit col, où nous découvrons une curiosité géologique d’un massif de pitons rocheux sculptés et usés par le vent.
Notre avancée nous mène vers un paysage de type far west dans lequel nous prendrons un bon repas et une bonne sieste, ce qui est maintenant devenue un principe.
La seconde partie de la journée s’effectuant dans ce même style de paysage, et nous atteindrons notre lieu de campement à Igli, petit village de quelques habitants au pied de notre future ascension vers l’arête du Djebel Saghro.
En fond de paysage, nous avons un massif de différentes teintes d’ocre complètement « cabossé », semblable à une coulée de lave de « gratons »
Ce soir, une douche artisanale est possible via deux bidons chauffés toute une journée sur le toit d’une maison avec une petite boutique adjacente qui vend des barres chocolatées et des sodas : le « luxe ».
Et ce soir, un petit loup-garou après le repas, qui devient un incontournable.
J5 : Igli (alt : 1650 m) – Imi Ouarg (alt : 1850 m)
6 h 30 de marche, dénivelé : +800 m / -600 m
Ce matin le réveil est semble-t-il inférieur à 0° C, et le bonnet, les gants et la veste chaude sont de raison.
Notre campement se trouve au pied du Djebel Saghro qui culmine à 2450 m par son col du Tizi Ouarg et exposé Nord, une grande partie de la montée de la matinée se fera donc à l’ombre et dans la fraîcheur, et avec une exposition pour les photos idéales sans contre jour.
Plus, nous montons, plus le champ de vision s’ouvre, et nous découvrons un panorama à 360° d’une grande partie de notre parcours. Chacun reste couvert pendant la montée, et notre guide a enfilé sa djellaba en laine de chèvre.
L’arrivée au col signifie la fin de la montée, mais aussi du retour de la chaleur et de la lumière du soleil.
La bascule de l’autre côté se fait après avoir « dévoré » quelques cacahuètes enrobées et des figues séchées et autres amandes.
La descente s’effectue par un chemin assez pentu avec ici et là quelques vieux thuyas majestueux tortueux et noueux, dont l’âge se compte en plusieurs dizaines d’années et peut-être en centaine d’année pour certains qui agrémentent le spectacle de notre descente.
Le repas du midi est pris à mi-ombre et mi-soleil selon la place autour de la table au milieu d’un petit village, avec ses pommiers en fleurs dans un cadre toujours aussi beau.
La sieste terminée, nous repartons cette fois pour notre dernier campement. Nous finissons cette descente en fond de vallée pour rejoindre une vallée plus importante venteuse qui nous mènera à ce campement.
Le repas du soir, sera royal avec une « bonne » patte de poulet et ses légumes variés , pruneaux , pois chiches, courgettes, aubergines, pommes de terre, navets, carottes et raisins secs.
J6 : Imi Ouarg (alt : 1850 m) – Tagdilt
1 h 30 de marche – Ouarzazate 3 h de bus (140 km)
Le matin est comme le précédent, c'est-à-dire négatif, avec une vue sur la chaîne du Haut Atlas qui a été saupoudrée jusqu’à basse altitude d’un manteau de neige, qui le rend visible à bonne distance.
Nous remercions l’équipe des muletiers qui a été impeccable durant toute cette semaine, attentive, avant d’effectuer cette mini étape jusqu’à Tagdilt où nous attend les bus pour Ouarzazate.
L’équipe des muletiers nous dépassant pendant cette portion sur le dos de celles-ci avec tout l’équipement ainsi que nos sacs qu’ils chargeront sur le bus avant notre arrivée.
Reste à rejoindre Ouarzazate à 140 Kms de là, par la piste au début et la route ensuite, avec un arrêt repas le midi pour déguster une Kef ta incroyable, et un arrêt dans une coopérative de la vallée des Roses, pour des achats de parfums et autres produits dérivés des Roses.
Un bon petit « hammam » à l’arrivée proposé par notre guide Moustapha, et un bon couscous Marocain et une petite soirée ensuite, finalisent cette belle aventure.
J7 : Ouarzazate – Paris Orly
Le matin, après une bonne douche, le petit déj’ au bord de la piscine, avant d’aller faire les achats de produits en tout genre, huile d’argan, épices, babouches, chèches, etc. …. , mais aussi aller voir la kasbah de Ouarzazate, ville médiévale fortifiée, dans laquelle des films connus y ont été tournés.
Et pour finir, direction l’aéroport de Ouarzazate, où notre avion de la Royal Air Maroc nous attend pour un retour vers le froid, mais avant, nous survolerons le massif du Haut Atlas, la ville de Tanger et le détroit de Gibraltar, avant d’atterrir dans les lumières d’Orly.
Et notre parcours ci-dessous fournit par le GPS de Jérôme.