7 Couleurs du Vent - Provence

Une petite randonnée en étoile à partir du gîte de Rians de l’association Les 4 Chemins pour la 1 ^ère partie dans les alentours du pays d’Aix, et la 2^nd partie à partir du couvent gîte situé à Saint Jean de Garguier sur la commune de Gémenos près d’Aubagne, tenue par 4 sœurs, et qui venait tout juste d’être refait et terminé.

Cette semaine commence par notre accueil par notre accompagnatrice Nelly à la gare TGV d’Aix en Provence, sortie Cézanne, qui est le personnage emblématique de la région, tout comme Picasso. Nous rejoignons le gîte des 4 Chemins à Rians en 1 heure de temps sous une pluie battante et ininterrompue depuis le midi, la région est sous un couvert nuageux sombre et noir, qui laisse envisager des chemins à venir détrempés et aussi quelques autres averses pour les jours à venir, ce qui rendra les couleurs des roches encore plus éclatantes pour les photos.

 Joli gîte à Rians, maison de village provençal tout en hauteur avec des rues étroites qui gardent ainsi à l’ombre les façades lors de forts étés caniculaires, on retrouve cette disposition des habitations dans beaucoup d’endroits de régions chaudes, telle que la région de Florence et Sienne en Italie.

J1 : Découverte autour de la Montagne Sainte Victoire

Il n’est de passage par Aix sans aller marcher sur les coteaux de la Montagne Sainte Victoire, connue et tant peinte par Cézanne, et  qui depuis Aix y emmené tout son matériel chevalet, pinceaux, palette et peinture, pour peindre de tous côtés cette énorme barre rocheuse tout en longueur 18 kms sur 5 kms de large et qui s’élève en son point le plus haut à 1011m d’altitude au pic des Mouches. Nous allons donc entamer la Sainte Victoire par son coteau Sud le plus escarpé, en démarrant du plateau emblématique de Bimont (dit chaînon des Costes), haut lieu de la résistance durant la 2^nd guerre mondiale, sur lequel, pendant des dizaines d’années y vivaient par petits villages des hommes qui y cultivaient la terre mais surtout y pratiquaient l’élevage de chèvres et de moutons, ce qui entretenaient par la même occasion la flore en limitant l’avancée de la forêt.

Le sol est d’une couleur ocre rouge, avec des blocs de pierre tout aussi beaux de marbre constellé d’agrégat. La nature environnante est resplendissante de verdure et de couleur. Cette partie de la montagne fut exploitée par des carrières pour son marbre si particulier.

Comme le laisser pressentir la veille la couverture nuageuse, celle-ci était encore présente et nous profitâmes d’un léger grain pour commencer, qui se transforma sur le coup de midi en orage avec de fortes précipitations et de jolis éclairs et quelques bourrasques de vent, ce qui nous valut de nous mettre à l’abri dans le seul refuge sur cette face de la Sainte Victoire.

La température fraîche, qu’il y faisait, nous amena à tenter d’allumer un feu de bois en vain du fait du fort taux d’humidité et d’un bois trop humide aussi.

Durant cette après-midi, il était de bon ton d’aller faire un tour à la Maison de la Sainte Victoire pour s’y réchauffer et aussi pour comprendre un peu plus l’histoire géologique et humaine qui régna sur cette montagne. 

Après cela, une visite rapide sur le domaine viticole des anciens de la Légion tout proche pour y déguster une boisson chaude ou froide, et cette 1^ère journée aixoise se termina.

J2 : Visite de la ville d’Aix en Provence – Barrage de Bimont

Cette 2^nd journée du fait du temps atmosphérique pas très clément, nous emmena pour la matinée à la découverte de la ville d’Aix, de ces monuments, de sa cathédrale, la maison où résida Vincent Van Gogh, la mairie, le marché, et évidemment déambuler sur le cours Mirabeau avec en point de mire la superbe fontaine de La Rotonde d’Aix.

Nous eûmes la chance d’entrevoir à la bienveillance de la personne chargée du ménage à l’hôtel de ville d’Aix de voir la magnifique salle des Etats de Provence.

 La salle des Etats fut exécutée entre 1716 et 1732. Deux séries de peintures se trouvent dans cette salle: d’une part, les portraits des comtes de Provence et des rois de France, de l’autre, des tableaux retraçant l’histoire d’Aix et de Provence.

Durant cette visite du centre d’Aix, il n’était pas possible de passer à côté de la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence et de ne pas visiter le superbe cloître en restauration.

 Et pendant que le temps restait en notre faveur, cela nous permit de prendre un sympathique pique-nique dans le parc Jourdan proche du centre-ville.

L’après-midi, se déroula aux abords du barrage de Bimont et du barrage de Zola,avec toujours en vue cette montagne Sainte Victoire dans l’un des axes préféré de Paul Cézanne pour ces représentations les plus connues (130 œuvres), et qui nous permit d’en faire de même avec des appareils de prise de vue plus sophistiqués, toute la valeur d’un cliché étant dans son cadrage, sa lumière , son contraste et ses couleurs,et cette fois-ci nous étions bien aidés par les éléments. Une chose est sûre, on comprend mieux pourquoi Cézanne lorsqu’il venait dans cet endroit, était inspiré pour peindre, tant il y avait matière, que ce soit au niveau paysage, fleurs et végétations.

J3 : Bourg de Saint Maximim la Sainte Baume le matin, et après-midi sur la Montagne de la Sainte Baume

Cette journée est placée sous le prénom Marie-Madeleine, que cela soit de la visite de Saint Maximim ou de la Montagne de la Sainte Baume.

Départ donc en direction de Saint Maximim, ville d’importance en Provence dans les temps passés, du fait de la Basilique dédiée à Sainte Marie Madeleine, où celle-ci repose dans un superbe mausolée.

L’histoire raconte que Marie Madeleine se réfugia dans un grotte située à mi-hauteur sur la falaise de la Sainte Baume orienté au Nord-Ouest et très peu accessible aux rayons du soleil, ce qui a son importance, car cette grotte est donc très humide sauf en un lieu de celle-ci qui reste constamment sec. Marie Madeleine y vécut jusqu’à la fin de sa vie et y resta donc 30 ans, temps pendant lequel, elle se nourrit de racines et de l’eau du ciel. Elle avait selon la légende la visite 7 fois par jour des anges, et c’est eux qui l’emmenèrent à la fin de sa vie sur les lieux où s’élèvent la Basilique actuelle de Saint Maximim.

Visite donc de cette basilique de type roman énorme pour une si petite bourgade actuellement, avec un petit tour sur un marché provençal à l’occasion.

 Fin de matinée, direction le plan d’Aups au pied de la Sainte Baume pour un pique nique au soleil cette fois. 

Maintenant, allons voir de plus près, cette fameuse grotte, haut lieu de pèlerinage en Provence. Un chemin dit des Rois y mène, des Rois de France tels que Saint Louis et Louis XIV en firent le pèlerinage. Des passages de type marche en jalonnent le chemin. En fait, arrivé à ce lieu Saint, s’y trouve bien la grotte mais aussi un couvent de Dominicains qui reçoivent les groupes pour une présentation et un récit de l’histoire de ce lieu.

Le lieu est chargé bien sûr d’une forte concentration en humidité qui ruisselle du plafond et qui rend le sol particulièrement glissant. La grotte est d’une importance par son volume qui pourrait bien contenir 1000 personnes.

Nous continuons notre ascension jusqu’au haut de cette montagne par un sentier pas très bien marqué, et qui parfois passe vraiment à flanc de parois. Mais de là-haut , quelle vue !!!! , nous dominons la Provence à 360°, incroyable, nous apercevons la mer, le circuit du Castelet, la Sainte Victoire.

Se promener sur la Sainte Baume, en dominant la Provence est tout bonnement magnifique sous ce soleil, qui nous échappait depuis le début, au milieu de senteur de plantes aromatiques méditerranéennes qui parfument l’atmosphère de thym, et autres.

Après une petite glace en terrasse, direction donc notre gîte du soir qui est dans un couvent tenu par des sœurs à Saint Jean de Gargier sur la commune de Gémenos. Ce couvent nouvellement réhabilité dans les nomes d’accueil actuelles est un endroit reposant et très confortable avec un accueil chaleureux, et un repas simple mais copieux.

 J4 : Les Calanques de Cassis

Nuit très calme au couvent, très bonne literie, et très bonne isolation phonique avec des murs d’une épaisseur conséquente de près d’1 mètre et une huisserie refaite à neuf de première qualité.

Un petit déj’ bien sympathique et copieux, tout cela avec ce matin une belle douceur de température en nous rapprochant de la Méditerranée, et une journée magnifique s’annonce avec la traversée des calanques de Cassis ce jour.

Départ vers Cassis à ¾ heures de là.

Nous commençons par la plus abordable à pied à partir de Cassis, il s’agit de la Calanque de Port Miou, qui sert d’arrimage pour les petits voiliers au mouillage à Cassis en dehors du port de pêche. Leur nombre est plus qu’important, et enlève, il est vrai le charme de ce que l’on pouvait s’attendre, c'est-à-dire une calanque sauvage sans métal, sans composite, ni voile. Cependant l’alignement des mâts et les cliquetis des appareillages des bateaux dans le vent créent tout de même, une ambiance et une atmosphère dans cette odeur maritime et cette douce chaleur assez plaisante.

A l’entrée du « port », puisque c’est ainsi qu’il faut le dénommer, se dresse un bâtiment remarquable d’architecture, tel un pigeonnier avec sa toiture si particulière, qui se découpe dans le vert des pins et le blanc des roches calcaires au-dessus d’une mer d’un bleu profond caractéristique de la Méditerranée, ce qui n’est pas le cas de notre mer du Nord d’un gris-vert profond.

Après avoir fait le tour de Port Miou, nous basculons de l’autre côté du massif rocheux vers la Calanque sauvage de Port Pin, petite crique bien à l’abri en renfoncement qui cette fois correspond à nos critères de calanque, bras de mer étroit se terminant au fond par une petite plage de sable blanc avec quelques pins posés qui renforcent ce superbe effet de nature sauvage.

La période de début d’été ne facilite pas la mise à l’eau, la méditerranée étant encore bien fraîche à cette date.

La sortie de la calanque s’effectue par une échelle métallique installée solidement dans la roche, s’en suit un sentier en balcon longeant la côte en surplomb avec un passage assez délicat de descente sur 15 à 20 mètres de dénivelé, où la chute peut-être à conséquence, mieux vaut être bien chausser, les sandalettes de plage sont proscrites. Et nous voilà arriver à la Pointe d’En Vau à l’entrée de la grande Calanque d’En Vau, qui est tout aussi profonde et verticale, et qui sert notamment de lieu d’entraînement pour les marins pompiers de Marseille, et son unité spécialisée du G.R.I.M.P. (Groupe de Recherche et d’Intervention en Milieu Périlleux) qui justement était en exercice.

De la pointe d’En Vau, le spectacle est éblouissant avec vue sur le Cap Canaille.

La Calanque d’En Vau, est la plus spectaculaire des Calanques de Cassis par ses dimensions et ses points de vue sur les îles du Frioul, et le Cap Canaille. Ce secteur est bien souvent fermé en période estivale du fait de la fragilité du milieu et les risques importants de feu en plein été, avec les difficultés induites par le relief et son accessibilité pour évacuer en toute sécurité et rapidement les nombreuses personnes pouvant s’y trouver.

Ils nous restent plus qu’à traverser un grand plateau avant de redescendre par une petite gorge vers Cassis.

Un petit tour sur le port de pêche de Cassis et ses maisons aux volets de couleur pastel qui l’entourent, est un passage obligé en y dégustant une glace à l’italienne bien méritée qui couronne cette 1^er journée de calanques.

J5 : Les Calanques de Marseille

La journée sera tournée cette fois vers les calanques de Marseille, où après un petit déj’ , nous nous rendons en empruntant la route du Col de la Gineste reliant Cassis à Marseille par le plateau, et nous nous arrêtons sur l’université de Limy afin d’emprunter le circuit pédestre des calanques. 

Comme depuis quelques jours, nous pouvons sentir l’odeur des plantes méditerranéennes qui nous entourent, thyms, bruyères, et d’autres dont le nom m’est inconnue, et nous progressons sur un chemin de petit cailloux blancs de calcaire, jusqu’à surplomber la mer méditerranéenne, légèrement irisée par un léger souffle d’air autrement plus faible que le Mistral, le bleu mer tranche avec les pics d’un blanc éclatant des falaises des calanques. La végétation se réduit à quelques pins et arbustes de petites tailles inclinés dans le sens principal d’éole. 

Nous commençons à descendre vers l’une des calanques de Marseille, en l’occurrence vers la calanque de Sugiton après être passé presque au pied de falaise de plusieurs centaines de mètres.

La calanque de Sugiton est une calanque assez petite et étroite qui correspond à mes attentes sans mouillage de bateaux, ni de pontons, calanques encore sauvage de part son accessibilité délicate, par des sentiers étroits et à fortes pentes, ceux doit rebuter sans doute pas mal de personnes.

 Après une petite baignade des doigts de pied, il faut se résoudre à quitter ce magnifique lieu, et reprendre notre marche vers ces voisines, tout d’abord la calanque de Morgiou, que l’on attendra après notre pause repas à l’ombre face à la mer.

La calanque de Morgiou à l’inverse de celle de Sugiton est cette fois habitée, un port et quelques cabanons plus ou moins entretenus y ont été installés, leur occupation du sol reste néanmoins peu étendue, ce qui ne dénature pas trop le site.

La calanque voisine l’une des plus connues celle de Sormiou, sera visible après être remonter de celle de Morgiou, ce qui représente tout de même un joli dénivelé, que nous ne redescendrons pas pour visiter celle de Sormiou que nous contemplerons du haut.

Après un peu de marche sur les hauts des calanques, nous pouvons apercevoir la ville de Marseille qui semble toute proche, avec la « Bonne Mère » qui la domine, tournée vers la méditerranée.

Nous rejoignons notre minibus pour le retour vers Saint de Gargier.

J6 : Le parc réserve et ensuite Aix TGV 

Levé et libération des chambres « monacales » , petit déjeuner et en route pour notre dernière matinée dans le parc tout proche de Saint Pons, où se trouve une vieille abbaye de style grégorien, au sein d’un parc boisé d’arbres centenaires et de rivières en cascades magnifiques qui surgissent ici et là avec profusion d’eau sur ce territoire qui pourtant semble aride,  le parc de Saint Pons vaut assurément le détour.

Nous rejoignons Aix en Provence, le cour Mirabeau et les calissons d’Aix, petit dessert en croissant de lune tout blanc recouvert d’un nappage de sucre glace avec en son milieu une texture moelleuse d’amande, et de sucre.

Et pour finir cette magnifique semaine en Provence, il ne me reste plus qu’à reprendre un train en gare d’Aix TGV.

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